01 Mar Mathieu Lafontaine, un « Good Ostéopathe »
Les Rédactrices ont décidé de donner la parole à des entrepreneurs de tout horizon. Chacun d’entre eux va nous conter son parcours, ses échecs, ses victoires, mais surtout nous livrer les ingrédients pour réussir et faire de ses rêves une réalité.
Pour ce premier numéro, je vais à la rencontre de Mathieu Lafontaine, un jeune ostéopathe talentueux qui met son don aux services des autres.
Idéaliste, sensible et perfectionniste comme Shaun Murphy, le héros de la série Good Doctor, il est un « Good Ostéopathe » à découvrir et à suivre. Nous nous sommes donnés rendez-vous au cœur du quartier Saint-Germain à Paris, pour une interview intimiste, pleine de vérités et de bons conseils à adopter pour tout entrepreneur souhaitant se lancer.
Pouvez-vous vous présenter et nous parler de votre parcours ?
Je suis ostéopathe, diplômé de l’ESO depuis quatre ans. Les études pour devenir ostéopathe durent 6 ans. Pour parler plus particulièrement de mon parcours, j’ai fait un bac S parce que ma mère m’a dit de faire un bac S, j’ai fait médecine parce que ma mère m’a conseillé de faire médecine (rires).
J’ai raté médecine de 2 points, ça été un des plus grands échecs de ma vie, mais j’ai su rebondir en me tournant vers l’ostéopathie qui permet de traiter les gens avec les mains. A la fin de mes études, je devais partir au Canada, j’avais même un visa mais on m’a proposé le cabinet Boulevard Saint Michel. Ça fait 4 ans maintenant que l’aventure dure et je vais même bientôt ouvrir mon troisième cabinet.
L’ostéopathie est en vogue, comment expliquez-vous cet engouement pour les thérapies manuelles ?
Il y a un manque dans la médecine d’aujourd’hui et de nombreuses douleurs comme les troubles digestifs fonctionnels, les migraines, les douleurs lombaires chroniques, ne sont pas totalement soulagés par la médecine traditionnelle. Beaucoup de gens se retrouvent sans solution et se dirigent vers l’ostéopathie qui permet de soulager des douleurs chroniques. Quand on y réfléchit, ce n’est pas normal de vivre avec des douleurs.
Qu’est-ce qui vous plait le plus dans votre métier ?
C’est de savoir si à la fin d’un traitement j’ai réussi à soigner la personne ou pas. J’insiste sur le verbe soigner et non soulager. Quand j’y arrive, ça me booste pour le patient suivant et pour le reste de ma journée.
L’ostéopathie arrive à soigner 80% des pathologies. Le toucher est essentiel dans ma profession et comme n’importe quel muscle, ça se travaille, on peut développer sa sensibilité et même ressentir des émotions, savoir si la personne est stressée, si sa douleur est musculaire, circulatoire ou nerveuse. Tous ces aspects rendent mon métier très intéressant et je progresse encore tous les jours.
À l’heure où tout se trouve en un clic, pensez-vous que nous cherchons à savoir comment fonctionne notre corps dans sa globalité ?
Les gens ont accès à l’information sur internet et veulent tout comprendre rapidement. Ils viennent consulter en ayant un diagnostic en tête, ils remettent en question les traitements médicamenteux et cherchent à savoir ce qui est le mieux pour eux. L’approche holistique de l’ostéopathie répond à ce questionnement car il n’y a aucune profession qui soit aussi globale que la nôtre à part la médecine généraliste.
Je ne peux pas prescrire de médicaments mais je peux savoir quel est leur impact dans le corps, les muscles. Depuis des années, la médecine ne soigne que le symptôme, eh bien l’ostéopathie c’est l’inverse, on cherche à comprendre pourquoi ça ne va pas.
On vient de parler de l’importance de trouver l’information sur le web, vous avez un blog sur votre site, dans quel but l’avez-vous créé ?
Comme on l’a évoqué tout à l‘heure, les gens cherchent de plus en plus l’information sur Internet et l’ostéopathie est un milieu hyper concurrentiel. Il y a beaucoup de formations qui commencent à être régulées, mais ça n’a pas été toujours le cas, donc être ostéopathe, ça exige d’être très bon et ça exige également d’informer les gens.
Cette information passe par la création de blogs et de sites internet. C’est primordial pour moi de créer une information sérieuse pour les patients qui peut les éclairer sur de nombreux symptômes.
Comment vous viennent les thèmes que vous abordez dans vos articles ? Vous rebondissez sur l’actualité ou bien ce sont vos patients, des rencontres, qui vous inspirent ?
Ce sont les patients qui m’orientent et me guident. Je me base sur les motifs de consultations afin d’être le plus interactif possible. Mon dernier article sur les cicatrices, je l’ai rédigé suite à la question d’un patient.
C’est important d’être également visible sur les réseaux sociaux ?
Oui je pense que c’est important d’être visible, surtout lorsque l’on commence. L’information c’est un partage, il y a beaucoup d’informations, bonnes et mauvaises et il faut faire le tri. Les réseaux sociaux, c’est un point de rendez-vous avec mes patients, j’y fais la promotion de mes articles, c’est pas évident de gérer le flux de communication mais je fais au mieux.
« Etre ostéopathe c’est surtout être entrepreneur, il faut utiliser les mêmes ingrédients que quand vous montez une société : un business plan, penser à la localisation et à votre structure. »
Finalement être ostéopathe c’est aussi être un entrepreneur, comment on gère un métier aussi exigeant et sa structure ? On s’entoure ?
Etre ostéopathe c’est surtout être entrepreneur, il faut utiliser les mêmes ingrédients que quand vous montez une société : un business plan, penser à la localisation et à votre structure. Vu que c’est un milieu très concurrentiel, il est très important de poser les bonnes bases et de ne sauter aucune étape comme le lieu d’installation qui est super important.
Un de mes cabinets est basé Boulevard Saint Michel et souvent après un premier rendez-vous, les gens se souviennent de moi par le Boulevard. On a tendance au début quand on s’installe à vouloir faire des économies sur le prix du loyer, vu qu’on a pas beaucoup d’argent, je pense que ce n’est pas un bon calcul. Par exemple être au 7ème sans ascenseur quand un patient vient vous consulter pour un lumbago, ce n’est pas l’idéal (rires).
La localisation est importante et c’est un des facteurs primaires qui ma permis d’y arriver et de rencontrer les bonnes personnes. Il faut également s’entourer, car on ne peut rien faire tout seul, de patients et de personnes sympathiques qui vous donnent envie de faire votre métier.
Quels conseils donneriez-vous à ceux qui veulent se lancer dans l’entrepreneuriat et à ceux qui veulent se lancer dans l’ostéopathie ?
Cela dépend de l’entreprise que l’on souhaite lancer : un site e-commerce ou une entreprise locale.
Pour une entreprise locale, il faut privilégier l’emplacement comme je l’évoquais précédemment et pour un site sur Internet ou un site de commerce en ligne, il faut privilégier le contenu car un site sans contenus a peu de valeurs.
C’est très important d’enrichir son site avec du contenu vraiment pertinent afin qu’il soit partagé. J’ai écrit un article sur les vertus du miel et du citron et il ressort en premier dans les recherches Google sur les mots miel et citron alors que ce n’était pas du tout prévu.
Dans les 2 types d’entreprise, Internet aide beaucoup.
Pour ce qui est du conseil que je donnerais à un ostéopathe qui souhaite lancer son cabinet, c’est de travailler ses mains et la palpation, c’est la règle numéro 1. Savoir toucher n’importe quel muscle et le reconnaître. Un diagnostic précis est le début d’une réflexion holistique et d’un bon traitement.
Mon deuxième conseil est de se protéger de ce que donnent les patients. Je suis toujours en apprentissage sur cet aspect (sourire). J’ai une extrême sensibilité et beaucoup d’empathie, je prends beaucoup de ce que les gens donnent, c’est pour cela qu’il vaut mieux se ménager, voir 6 ou 7 personnes par jour et vraiment bien les soigner, privilégier la qualité à la quantité.
Quelles difficultés avez-vous rencontrées lors de vos débuts ?
La plus grande difficulté, je crois, est de s’entourer des bonnes personnes. Au début, vous arrivez, vous êtes comme un feu follet, vous voulez conquérir le monde, avoir le plus beau cabinet du monde mais il faut faire le tri et tirer des leçons des mauvaises rencontres que l’on a pu faire. Un jour on tombe sur un lieu, sur une personne et on se dit, tiens c’est avec elle que je veux travailler, c’est ici que j’ai envie que mon aventure commence. Il faut se faire confiance et se lancer quand on le sent.
Votre plus grande fierté aujourd’hui, quelle est-elle ?
Ma plus grande fierté c’est d’avoir su m’entourer de belles personnes sur lesquelles je peux compter. Après c’est un cercle qui ne fait que s’agrandir et dans lequel on a envie de communiquer.
La chanson qui vous donne la pêche ?
J’aime bien I Got You de Jack Jonhson, j’ai un petit côté surfeur 😉
Un livre qui vous a marqué ?
L’homme qui voulait être heureux de Laurent Gounelle. Pour moi, ce livre ouvre à la réflexion et c’est Laurent Gounelle qui m’a donné envie de voyager en Asie pour me plonger dans la pensée bouddhiste et découvrir une autre façon de penser, plus libre, sans épées de Damoclès.
Quel(s) personnage(s) célèbres disparu(s) ou vivant(s) inviteriez-vous à votre table et pourquoi ?
Sans hésiter c’est Louis XIV car il a fait tellement de choses pour la France et il était tellement en avance sur son temps. Bon après il a aussi fait des choses condamnables mais il a quand même transformé la France. Je ne suis pas pour la royauté, disons que je m’intéresse plus à ce qu’il a pu apporter à notre pays (rires).
Qu’est-ce que l’on peut vous souhaiter ?
De trouver cet équilibre entre la santé, la vie professionnelle et la vie personnelle. Si tout ça fonctionne bien, on soigne encore mieux les gens.
Si vous cherchez un ostéopathe à Paris, vous pouvez retrouver Mathieu Lafontaine dans ses cabinets.
Cabinet médical et dentaire Luxembourg
61 Boulevard Saint-Michel, 75005 Paris
01.88.32.06.75
contact@osteopathes.paris
Centre des Gobelins
22-24 Rue du Banquier, 75013 Paris
Et également sur son blog
Merci à Mathieu pour cet entretien et j’espère qu’il vous donnera les clefs et l’envie de vous lancer dans l’entrepreneuriat 🙂
Eva Mané
Les Rédactrices
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